Cancer du sein récurrent et métastatique (avancé) – Julie (2)

 

Julie a affronté sa situation grâce au soutien des professionnels de la santé et en étant attentive à ses propres besoins.

Transcription

Quand on m’a appris que mon cancer était rendu dans mes os, j’ai eu peur. J’ai eu très peur. J’ai pensé à la mort. Pendant plusieurs mois, j’ai dû apprivoiser l’idée que la mort pour moi va peut-être arriver plus vite que pour d’autres. C’était ça qui me hantait beaucoup en même temps, parce que la douleur était là, elle était très présente. Alors ça… Ça intensifie les pensées quand tu as mal. Alors… c’était difficile, mais j’ai eu… Et puis, depuis ce temps-là, dans les deux dernières années, j’ai un suivi de très près avec mon équipe médicale. Ils ont su vraiment m’apporter un bon soutien psychologique, psychosocial, médical pour m’aider à passer à travers ça. Les émotions sont une journée de l’angoisse, de l’anxiété, une autre journée de la colère. Une autre journée, bon, bien on n’y pense plus. Une autre journée on est fatigué. Tu sais, c’est changeant. C’est changeant…

Quand je suis fatiguée je me repose. Je n’essaie pas de me pousser. Pour moi, il n’y a pas une bonne fatigue, mais j’essaie de quand même rester occupée, mais quand je suis trop fatiguée, je me repose. Et après ça je me couche une demi-heure, une heure, et après ça je suis capable de continuer. Quand j’ai mal, je peux me reposer aussi ou prendre des pilules pour aider la douleur. Ouais, c’est comme ça que je… Et puis c’est sûr que j’en parle avec mes médecins, j’en parle avec mon équipe médicale quand il y a mes rendez-vous, parce qu’on voit : est-ce que c’est tout le temps? Ou est-ce que c’est parfois? L’intensité et la fréquence des symptômes est importante aussi. Donc oui, c’est sûr que je fais…

Maintenant on est en 2015, ça fait 5 ans que j’ai eu mon premier diagnostic. Je le sais que je vais… Il n’y a pas de cure pour le cancer du sein métastasé. J’espère qu’un jour, il va y en avoir une. Mais j’ai appris à vivre avec. C’était souvent… C’est souvent difficile, aussi difficile pour l’entourage parce qu’il y a une incertitude. Je suis sur un traitement en ce moment, ça fait un an et demi et puis, combiné avec l’hormonothérapie, le fait que je suis ménopausée, avec la sorte de cancer que j’ai qui était positif à l’œstrogène, mais pour moi, ça m’aide. Et puis ça a plus ou moins stabilisé les lésions, les tumeurs cancéreuses que j’ai sur mes os. Avoir un enfant aussi dans tout ça. Maintenant ma fille, elle a 7 ans et demi. Ça me force à quand même avoir une vie quotidienne plus ou moins normale, de faire les choses pour ma famille, mon enfant, pour la maison. Mais tout ça demande une énergie. Alors c’est de vivre avec ça aujourd’hui, c’est d’apprivoiser un nouveau quotidien.


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